A lire l'Arrêté du 27 avril 2012 relatif aux modalités de l’exécution de la mission de contrôle des installations d’assainissement non collectif qui s'applique depuis le 1er juillet 2012
Il consacre le faible enjeu environnemental des installations d'assainissement non collectif qui fonctionnent ou pas. Les conséquences financières du contrôle obligatoire qui étaient démesurées par rapport aux enjeux de la qualité de l'eau sont ainsi ramenées à de plus justes proportions.
Quelques morceaux choisis :
Cet arrêté permet de prioriser l’action des pouvoirs publics sur les situations présentant un enjeu fort sur le plan sanitaire ou environnemental, avec une volonté du meilleur ratio coût-efficacité collective.... les travaux sont réalisés sous quatre ans en cas de danger sanitaire ou de risque environnemental avéré
Traduction : Il ne faut pas obliger à des mise en conformité coûteuses lorsqu'il n'y a pas d'enjeu fort.
A l'article 4 : Délai de 4 ans pour mettre en conformité les installations présentant des dangers pour la santé des personnes ou présentant un risque avéré de pollution de l’environnement ;
Aucun délai de mise en conformité pour les installations incomplètes ou significativement sous-dimensionnées ou présentant des dysfonctionnements majeurs, sauf en cas de vente où le délai est de 1 an.
Traduction :Personne n'est obligé de faire des travaux de mise en conformité, sauf dans le cas rarissime de danger pour la santé des personnes ou de risque avéré de pollution de l’environnement
Le sousdimensionnement est significatif si la capacité de l’installation est inférieure au flux de pollution à traiter dans un rapport de 1 à 2.
La fréquence des contrôles obligatoires qui était à l'origine de 4 ans puis 8 ans est maintenant passée à 10 ans
Traduction : Circulez, il y a d'autres chats à fouetter.
Les derniers renseignements pris auprès de la commune de Laval ont confirmé le report aux calendes grecques des travaux d'assainissement collectif à La Boutière. On s'est donc replié sur un assainissement non collectif comme nous l'avions proposé dans notre permis de construire.
La grange est bordée en partie basse par une route départementale et une route communale, donc il a fallut implanter les installations sur la partie haute du terrain. Comme notre rez-de-chaussée n'est pas habitable, on a quand même pu concevoir un dispositif fonctionnant par gravité, sans pompage, c'est un problème technique de moins à résoudre !
Mais vu que le terrain est en pente, la filière classique – fosse toutes eaux et tranchées d'épandage – n'était pas possible. On a donc planché sur une fosse toutes eaux suivie d'un filtre à sable. Notre confiance dans les modèles dits « compacts » étant nulle (nous ne sommes pas les seuls, lire cet article), nous avions évacué au préalable ces solutions.
La fosse toutes eaux est posée à 50 cm du mur extérieur, donc pas besoin de bac à graisse. Ensuite on se dirige vers le regard de répartition. Toutes les canalisations jusque ce regard sont posées avec une pente de 3 cm/m comme dans notre rez-de-chaussée.
La conception du filtre à sable est primordiale pour son bon fonctionnement.
On a d'abord vérifié la perméabilité du terrain par un essai d'infiltration avec la méthode Porchet. Nous avons mesuré une perméabilité de K = 70 mm/h. Cette très bonne valeur nous permet de concevoir un filtre à sable non drainé. Les effluents prétraités ayant percolé à travers le filtre continueront sans problème leur voyage dans le sous-sol jusque la nappe d'accompagnement du ruisseau de Laval.
Le principal risque de dysfonctionnement est le colmatage du filtre. Pour l'éviter, il faut bien respecter les règles suivantes :
Creuser la fouille et ne pas poser de géotextile au fond
remplir avec 70 cm de sable (ne pas poser les drains sur la couche de sable)
ajouter 5 à 10 cm de galets de granulométrie 20/40 ou 10/40
poser les drains horizontaux, ou pente jusque 1%, avec les fentes tournées vers le bas
les départs des regards sont en tuyaux pleins et les virages sont pris avec deux coudes à 45°
combler avec des galets, la couche doit faire 20 cm
poser un géotextile (Résistance à la traction ≥ 12 kN/m)
remblayer avec 30 cm de terre (ce qui fera 20 cm lorsqu'elle se sera tassée
Matériels
1 Arrivée des eaux prétraitées par tuyau plein (pente de 0,5 % min.)
2 Boîte de répartition
3 Tuyau plein sur la largeur de répartition et 1 m sur le tuyau d’épandage central
4 Chaque angle composé de deux coudes à 45° ou d’un coude à 90° à grand rayon
5 Tuyau d’épandage avec fentes orientées vers le bas (pente jusqu’à 1 %)
6 Bouclage de l’épandage par un tuyau d’épandage
7 Boîte(s) de bouclage, de branchement ou d’inspection (exemple de positions)
Matériels
1 Tuyau d’épandage avec fentes orientées vers le bas (pente jusqu’à 1 %)
2 Géotextile de recouvrement (débordement de 0,10 m min. de chaque côté)
3 Film imperméable éventuel sur les parois (exemple roche fissurée)
4 Géogrille éventuelle en fond de fouille (exemple roche fissurée)
Matériaux
A Terrain naturel
B Terre végétale de recouvrement (0,20 m max.)
C Graviers lavés stables à l’eau de granulométrie comprise entre 10 et 40 mm
D Sable lavé stable à l’eau (Cf. XP DTU 64.1 P1-2)
E Fond de fouille et parois scarifiés sur 0,02 m
Le choix du sable est primordial : le nôtre vient de Bourg d'Oisans à 80 km d'ici
Il respecte des critères très stricts de granulométrie et composition chimique (voir la norme XP DTU 64.1 de mars 2007 très pédagogique et les recommandations du CEMAGREF - IRSTEA) :
X Taille des tamis en mm
Y % de passant
1 Mailles des tamis
un sable uniforme = coefficient d’uniformité compris entre 3 et 6
un taux de fines inférieur ou égal à 3 %
un taux de calcaire inférieur à 3%
Coefficient d'uniformité = D60/D10
D60 = diamètre des grains de sable à 60% de passant
D10 = diamètre des grains de sable à 10% de passant
Pour tous ces travaux, l'utilisation d'un niveau laser rotatif Metland nous a bien servi.
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Une partie des terres extraites, riche en cailloux et blocs, a servi de remblai contre le pignon en vue d'une future terrasse.
L'autre partie des déblais a été régalée sur le terrain et il a ensuite fallut enlever les cailloux superficiels.
Nous avons monté un mur de soutènement dans l'alignement du mur de la façade avec les blocs triés lors du terrassement. Deux jours de bétonnière sous un soleil de plomb.